« Nous suivions Aruja, Sri-Lankaise, nouvellement arrivée en France, redoublant le CP. Ses parents ne parlaient pas le français. Pendant le confinement, nous l’avons suivie grâce à sa grande sœur qui envoyait des photos du travail demandé sur le téléphone de son père. J’appelais cinq fois par semaine par WhatsApp. Le travail scolaire était ardu et peu productif : déchiffrage difficile, mots simples mais inconnus…
Pour plus d’efficacité, gagner en confiance et ressentir la joie d’apprendre, nous avons repris la lecture depuis le début en suivant une méthode progressive. D’abord muette, Aruja pose maintenant des questions, cherche à comprendre ce qu’elle lit, parle de l’école, des événements de sa vie. Je suis admirative de son courage pour ces lectures journalières sur un minuscule écran, de la disponibilité et de l’implication de la famille.
Le travail donné par l’école est très difficile pour Aruja, une grande sœur l’aide partiellement, me laissant la part restante, et relit avec elle. Les textes devenant plus denses, nous lui avons fait parvenir le livre utilisé et avons pu introduire de la fantaisie : elle choisit une page, j’en impose deux, nous tentons le zéro faute à la relecture, accélérons le rythme. Je vois ses progrès, sa joie à la découverte du sens de la phrase lue, quand, rayonnante, elle dit : “J’aime lire les mots !” »
Carole, bénévole à ARPEJ Toulouse
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